Corleone Webmaster
Messages : 6116 Date d'inscription : 08/06/2010 Age : 30 Localisation : QG de la PAT
| Sujet: Jpop trash Mar 1 Fév - 18:14 | |
| Mamed m'a fait découvrir l'autre fois un site assez sympa, avec les portraits les plus pourris qui soient , de quelques phénomènes de la société : LE FAN DE NARUTO - Spoiler:
Le fan de Naruto traîne un énorme problème qui fait toute sa connerie : il est jeune ! Il a entre 10 et 14 ans ; d’autres plus âgés lisent ce manga évidemment, mais ce n’est qu’une lecture parmi tant d’autres. Le fan de Naruto, lui, ne lit que ça. Sa jeunesse l’handicape dès le début car, ne connaissant encore rien du monde réel et extérieur, le moindre truc sortant un peu des sentiers battus l’émerveille. Plantons rapidement Naruto, héros de l'histoire : 12 ans, cheveux décapés au Belle Color, yeux (lentilles ?) bleus, voix de travesti et habité par un ténia à neuf queues pour compenser l'absence de la seule et unique qui soit utile à un homme digne de ce nom. Ça vous rappelle quelqu'un ? Et oui, le véritable fils caché de Gackt, c’est Naruto ! Habillé d’une casaque orange style « prisonniers de Guantanamo », d’une paire de sandales d’obèses et d’un bandeau métallique collé sur le front histoire de protéger la cicatrice de sa lobotomie, son seul point faible, il a autant de charisme que ses fans ! Manga piquant tout à Dragon Ball Z et Saint Seiya (remplacez « chakra » par « cosmo-énergie » ou comparez toutes ces histoires de palier à atteindre afin de progresser en puissance et vous verrez…), rempli à ras-bord de personnages torturés par leur crise d'adolescence, entre apprentissage et rivalité avec un éternel ennemi, la licence de Masashi Kishimoto aura réussi à abreuver des millions d’esprits stériles assoiffés, véritables terres arides prêtes à absorber la moindre goutte de liquide pour les fertiliser, même si c’est de la pisse !
La vie du fan de Naruto est un vaste parcours du combattant dans laquelle tout lui est inspiré par ses idoles inconditionnelles. Doté d'un sens du dessin qui laisse à penser qu'il tient son crayon « Naruto », obtenu en cadeau dans Animeland, avec un moignon il clamera haut et fort qu’il travaillera dur comme Rock Lee pour s'améliorer, contre vents et marées, contre cloques et cals, seul dans sa chambre, en gâchant des quantités impressionnantes de papier. Tant d’arbres coupés pour « ça »… Il s'identifie à chaque personnage en fonction de son ego et de la situation qui l'arrange. S'il se retrouve, comme 90% des groupies de Konoha, dans les derniers de sa classe, il prétendra que Naruto l'était aussi, et puis d'abord, il a réussi à obtenir son diplôme en battant un prof à lui tout seul !… Il se sent trop fatigué ? Ce n’est pas à cause de la nuit dernière passée à brailler à tue-tête les endings de la série, non. Il s'imaginera qu'il est, comme Kakashi, un grand ninja amorphe, blasé par la vie, et qu’il est tellement puissant que ça l'épuise !… Il a réussi son premier contrôle de maths depuis le début de l'année ? Il est donc comme Shikamaru, un surdoué de la vie capable d'échafauder des stratégies dignes d'Hannibal. Et on peut aller loin dans le raisonnement tant Naruto foisonne de personnages rêvés par un public transparent et avide d’identification puisque n’ayant aucune personnalité propre.
La vie de ces fans est un vide absolu. Mais ces derniers aiment leur vide et ne veulent vivre que dans leur vide. Naruto n'a fait que dérégler une populace hébétée qui était déjà en pleine perdition. Vous entendez souvent parler de ces gens qui veulent se rediriger dans des études supérieures en japonais et qui, à défaut d'un souvenir impérissable, ne laisseront que l’empreinte de leurs fesses molles sur les bancs d'une école merdeuse. Les fans de Naruto sont une sinistre engeance de ce phénomène. Ecoutez un seul épisode, et vous comprendrez. Des séquences résolument longues pour générer un maximum de profits où les « Sou desu ka ? », « Saa, ikuzo » et autres « Datte bayo » sont devenus, de par leur fréquence et leur unique fonction de bouche-trous dans le script, de véritables cris de guerre scandés inlassablement par des moutons qui sacrifieraient volontiers père, mère, et leur chien baptisé « Akamaru », pour s'offrir une opération visant à leur brider les yeux.
Quant il n’admire pas sa magnifique collection de figurines en plastique véritable, il regarde les animes en DVD ou qu’il a téléchargé. Il les a pourtant déjà vu des dizaines de fois et les connaît par cœur mais qu’importe, le lavage de cerveau Naruto, c’est trop bien ! Une fois ses anime épuisés, il se précipite sur sa console à 400€ pour jouer au jeu vidéo Naruto en version importée, parce qu’attendre la sortie officielle européenne, c’est trop dur. Bien sûr, il ne comprend rien à ce qu’il y a de marquer à l’écran mais qu’importe, passer pour un crétin Naruto, c’est trop bien ! La nuit, il rêve qu’il est Naruto, qu’il fait des double-saltos vrillés avec frein par rétro-pédalage, et surtout qu’il défonce la gueule de tout le monde, parce que la vengeance Naruto, c’est trop bien ! Le fan de Naruto est un ninja… Enfin il croit qu’il est un ninja alors il s’est déjà pété trois fois la jambe en voulant imiter son héros. Mais qu’importe, le Mercurochrome qui fait des croûtes Naruto sur ses genoux, c’est trop bien !… Bien évidemment, il connaît tous les noms de techniques et d’attaques du monde de Naruto. Et en japonais s’il vous plaît ! D’où une certaine fierté à en savoir le plus possible pour épater tous ses copains à la récré… Les faux-monnayeurs, dans le temps, étaient condamnés à être immergés dans un bain d'huile bouillante. Qu'en est-il des faux japonais qui mériteraient que l'on passe une loi au Parlement autorisant à les plonger vivants dans une étuve remplie de ramen qu'ils bouffent juste parce que Naruto fait pareil ? C'est dans ces moments-là qu'on aimerait avoir le fameux 49.3 sous le coude…
Petit crochet sur LA fan de Naruto, car les femmes sont hélas également la proie de ce ninja à deux balles. On la reconnaît assez facilement sur les forums, elle est aussi très jeune et particulièrement stupide. Fan de Harry Potter, Gazette et de Tokio Hotel, elle dévore en plus les mangas yaoi et est une experte dans l’écriture de fan-fics de cul se caractérisant par un cruel manque d'originalité et un langage sms soutenu. Elle raffole d'histoires d'amour entre les personnages de son manga culte se terminant par de romantiques bukkake et autres enculades sur un arbre perché… Comme elle le répète sans arrêt : - « Nyaaaa, Sasukééééééé sama é croo booooooo !!!! » Si seulement elle mourrait… Elle retrouve sur MSN ses copines, elles aussi fans de yaoi, de Tokio Potter, de Harry Hotel et de Norauto, et elles partent dans des délires porno pour finir par s’engueuler parce que, non, la vraie femme de Sasuke, c’est pas sa copine, mais elle !…
Il existe deux occasions incontournables d'observer en direct de quoi le fan de Naruro est capable : les sites de scantrads et Japan Expo. Sur le premier, les fans les plus viciés sont devenus de véritables ogres, incapables de se satisfaire des derniers Shippuden parus au Japon. Il leur faut des scans ultra-récents, le mieux traduit possible, à partir des quelques traductions vaseuses repêchées sur des forums américains. Décalage horaire oblige, ils sont capables de veiller très tard pour les obtenir. Après tout, ils ne doivent pas se lever le lendemain matin pour aller bosser… Là-dessus, s’il y a bien une chose que le fan de Naruto ne supporte pas, c’est quand il rencontre un autre fan s’apprêtant à lui « spoiler » la suite de l’histoire. Furieux, il prend alors devant son écran ce qu’il pense être une pose de combat, mais fait plus penser à un mec constipé poussant de toutes ses forces, et menace de le menacer de mort… N’ayez pas peur, comme ces débiles ne pratiquent aucun sport, il n’y a jamais de blessés. Du virtuel, comme leur vie… Mais en attendant les prochains scans, leurs débats pèsent encore plus lourds qu'eux : où est passé Sasuke ? Est-ce qu'Orochimaru est mort ou simplement plus vivant ? Pourquoi tous les personnages ont-ils des sandales d’obèses ? Ce sont dans ces discussions stériles qu'ils ont l'occasion de restituer leurs connaissances si durement amassées au fil des 400 premiers épisodes. Ils se tapent dessus, virtuellement encore, chacun défendant « sa » vérité personnelle comme un chien son os. Sur les nombreux forums, le fan de Naruto n'est pas original pour deux sous dans son pseudo. Lorsqu’il s'inscrit, si le pseudo « Sasuke » est déjà pris, il prendra SaSuKe, Sasucesek ou Sasucekouille… Nous vous épargnons les variantes pour Kakashi...
Heureusement, il y a un week-end dans l’année où le fan de Naruto largue son ordinateur et rejoint la vie réelle. Il s’en va flotter avec d’autres étrons humains comme lui dans les latrines de la bêtise humaine : Japan Expo. Ses trois plus beaux jours de l’année, soigneusement préparés pendant 362 jours (+ 1 les années bissextiles), se résumeront à acheter des mangas, DVD, T-shirts, jock strap, le bandeau Konoha bleu, le bandeau Konoha noir, le bandeau Konoha pailleté etc. Le tout à l'effigie de ses ninjas favoris, évidemment, claquant ainsi ce qu’il appelle « son » argent mais qui n’est que celui de ses parents donné en échange d’avoir rangé sa chambre la veille. Une fois les divines merdes achetées, il porte avec fierté le bandeau de Naruto, écrit ses devoirs qu’il ne fera pas dans son agenda Naruto, se promène avec des kunais en plastoc sur lui etc. C’est rassurant. Bien entendu, il ne manquera pas de passer sur le stand Kana, qui propose, gratuitement, des masques en carton recyclé, peints à la va-vite, et accrochés par une ficelle derrière les oreilles pour tenir… Il sait pourtant qu’il aura l’air encore plus con que d’habitude avec ça sur la tronche mais il ne peut y résister, et puis c’est gratuit ! A Japan Expo, un truc gratuit est aussi rare à trouver qu’un cosplayeur avec un Q.I. à trois chiffres…
Se voiler la face à l'aide d'un bout de carton, voilà en effet la seule solution viable pour ne plus voir sa sale gueule, mais la satisfaction est vite remplacée par le dégoût de voir se balader partout des clones de Naruto qui ont 15kg de trop par fesse et 500gr de moins par hémisphère cérébral... Somme toute, tout se compense.
LE MÉTALLEUX - Spoiler:
LE MÉTALLEUX
Le métalleux est présent dans toutes les tranches d'âge. Il s’habille en noir, a toujours les cheveux longs, sales et gras, portés sur une bonne petite tête de gagnant, et est parfois tatoué et/ou piercé. A défaut d’être un intellectuel, le métalleux est un manuel : il fait sans arrêt des doigts d'honneur, forme les cornes du diable avec sa main et headbang (secoue la tête) pour se débarrasser de ses pellicules les plus tenaces en écoutant sa musique. Là-dessus, le métalleux se considère comme l'élite musicale. D'après ses dires, le métal est un style difficile d'accès, très complexe, alors qu'en fait, il s'agit juste de reproduire en moins de quatre notes sur une guitare électrique le même son que l’on entend sur un chantier de démolition et de faire dans un micro la meilleure imitation possible d’un cancéreux de la gorge. La musique japonaise lui passe complètement au-dessus du cigare, puisque les groupes de métal japonais ça n'existe pas. C'est en tout cas ce qu'il dira même si certains considèreront cependant le rock visuel comme du métal ce qui amusera toujours au plus haut point les initiés. Afin d’être précis, classons le métalleux en trois catégories parmi les plus connues.
Le métalleux rebelle
C’est le plus répandu. Il a en général entre 12 et 18 ans et peu de repères musicaux. C’est alors que notre cher ami découvre les joies de la bande, des copains, etc. L’influence du gang s’exerce sur lui qui n’est qu’un mouton innocent en quête d’un modèle à suivre. Une véritable feuille blanche attendant d'être écrite. Grâce à ses petits camarades donc, il vient d'avoir LA révélation en écoutant des groupes « super dark » comme Rammstein, Linkin Park, System Of A Down, et surtout Slipknot (LA référence des métalleux rebelles). Il découvre alors ses nouveaux dieux. Comment a-t-il pu vivre auparavant sans eux ? En se distinguant des minettes qui écoutent Paris Hilton, des racailles et autres « mecs de la téci qui ont souffert leur race », notre métalleux se sent différent. Il pense écouter des groupes détenant la vérité vraie. Il a trouvé sa voie, sa raison d'être. Evidemment, il faut qu'il affiche cette nouvelle personnalité au grand jour, donc, nouveau look. Il décide d’aller dévaliser les magasins de skate, comme l’Indien Boutique et Goéland Productions. C’est dans ces endroits qu’il trouvera son bonheur. Des baggys XXXL qui lui tomberont jusqu’aux genoux pour que l’on puisse admirer son caleçon, des pulls à capuche avec des messages hautement intellectuels tels « All we need is beer », « Fuck Bush », « casse-couilles et fier de l'être » etc. Autre marque de fabrique du métalleux collégien : son sac à dos qu’il ne quittera plus, même vide, mystère encore irrésolu. Dessus, on y trouve toute sorte de choses : des badges « anarchie », dont il confond parfois le signe avec « peace & love », les autocollants officiels des groupes qu’il affectionne ainsi que des messages stupides marqués au Tipp-Ex : Che 4ever (dont il pense qu’il est espagnol…), le nombre 666 et le classique : « mort au capitalisme »… En effet, notre métalleux veut affirmer sa haine contre la société capitaliste dans laquelle il vit. Cette même société qui lui permet d’être ce qu’il est. C’est sa petite touche personnelle et croit être le seul à avoir le courage de porter des slogans aussi forts et engagés… Mais c’est surtout la musique qui l’intéresse. Pour briller devant ses autres collègues métalleux, il dira que le métal lui fourni de l'émotion, lui fait oublier les soucis quotidiens etc. Mais en réalité, c'est uniquement quelque chose qui lui permet d'emmerder ses parents ! Comme tous ces foireux, le métalleux rebelle est avant tout un ado en pleine crise mais qui n'ose pas ouvrir sa gueule devant son père strict et alcoolo qui l'a élevé à coups de ceinturon et de nerf de bœuf. Et c'est donc à l'aide de métal de supermarché qu'il pourra crier par procuration toute sa colère intérieure. Il choisit avec grand soin ses groupes. Il faut impérativement que le chanteur « gueule ». Le rock, ce n'est pas assez braillard pour lui, il a besoin d’artistes dont il peut dire : - « C'est des oufs ! Ils sont vraiment trash dans leurs têtes ! ». Il est aussi hystérique devant un gros guitariste rouquin qu’une goth-pouf face à un travelo japonais édenté… Il est en adoration devant les membres d’un groupe qui font tout ce que lui n’ose pas faire, d'où le qualificatif de « oufs »… Oui, le métalleux rebelle se satisfait de très peu de choses. Il est en revanche inconcevable pour lui de s'ouvrir à d'autres styles musicaux. Le rap ? Musique de racailles de merde ! La pop ? Musique de pétasses de merde ! Le classique ? Musique d'intellos de merde ! La new wave ? Musique de vieux cons de merde ! etc. Le rap est d'ailleurs l'ennemi juré du métal. Les deux clans se disputent sans arrêt dans les cours de récré avec, comme imparable et seul argument : « Le rap/métal c'est de la merde ! » Ça vole très haut… Passé 18 ans, deux chemins sont possibles : soit il arrêtera son tapage diurne car il a le BAC à passer, et puis il a fini par prendre une douche, est allé chez le coiffeur et, grâce à ce gros coup d'hygiène, s’est trouvé une copine dans la foulée. Il n’a donc plus le temps, a évolué et revendra au poids ses disques à la prochaine foire au troc de sa ville ; soit il n'évoluera pas et s'enfoncera un peu plus en devenant un true métalleux.
Le true métalleux
Agé de plus de 18 ans, souvent ancien métalleux rebelle, le true métalleux écoute désormais, comme son nom l'indique, du true metal : Metallica, Death, Cannibal Corpse, Scorpions (parfois en cachette car même lui a compris que ce dernier groupe faisait de la soupe Top 50). Ça fait tout de suite plus sérieux, plus adulte !… Pourtant, les changements ne sont pas très importants au niveau musical : toujours du bruit saturé et un chanteur cradingue d’une laideur repoussante qui ne sait s’exprimer de la même façon que s'il s'était coincé les testicules dans une porte… Seuls les textes changent vraiment. Après l'adolescence, il a eu l'idée de lire les paroles des chansons de ses ex groupes favoris et il fut bien déçu. Celles de Linkin Park ne contiennent même pas un seul « fuck » !! Il y a vraiment tromperie sur la marchandise là ! Voilà pourquoi il faut maintenant plus au jeune métalleux. C’est comme la drogue. Il se renseignera donc sur Internet pour connaître les groupes les plus hard et les plus méchants. Il découvrira ainsi le death metal, thrash (qu'il écrira souvent « trash »…) metal, black metal, metalcore etc. Musicalement, notre métalleux devient de plus en plus extrémiste. Tout groupe qui n’aura pas un nom ayant une sonorité viking, « underground-des-caves », ou de chanteur vomissant son kebab dans son micro, est un groupe commercial de merde. Etant extrémiste musicalement, il devient extrémiste tout court. Celui qui n’est pas comme lui est un con. Le métalleux a en effet une vision manichéenne. Quand on pense que les racailles et les métalleux se font la guerre alors qu'ils sont exactement pareils… Il y a aussi les combats qui changent. Le lycée étant fini, il ne pouvait plus se fritter à des rappeurs et sentait donc sa raison d'être s'envoler. Alors il s'est trouvé un nouvel ennemi : le neo metal. Le true métalleux a une totale aversion pour ce style. Pourquoi ? « C'est de la merde ! » CQFD. Le true métalleux n'aura jamais d'autre justification. Mais quels sont ces groupes honnis ? Linkin Park, Slipknot… Bien sûr, il n'avouera jamais qu'il les adorait pendant sa jeunesse, c’est-à-dire l’an dernier… Il essaye de nous faire croire qu'il est né et a toujours été un true métalleux… Les plus extrêmes auront la même aversion pour le métal dit « mélodique », qui n'est pas vraiment différent, mais que le true métalleux considère comme une forme impure, vouée à être commerciale, un genre de trahison… Après avoir passé trois ans au lycée, mais souvent plus car sa tête ne lui sert qu’à être secouée pour faire tourner sa tignasse graisseuse, notre métalleux quitte ce monde insouciant où il était couvé par le système administratif. Il entre soit à la fac, dans une école ou dans la vie active. C’est alors que les moqueries commencent. Au lycée, se sentir différent et jouer les rebelles, c’est cool, mais après le lycée ça l’est moins. On se moque de ses cheveux à l’huile, de ses jeans dans lesquels on pourrait en mettre quatre comme lui, de ses groupes régurgiteurs etc. Bref ! de sa personne et là, il prend enfin conscience qu’il est ridicule. Suivant son caractère, il peut se suicider en s’immolant dans un immense bûcher où il fera tout d’abord cramer ses Cd gravés, ses fringues purulentes puis lui-même en se jetant dedans. Ses dernières paroles sont souvent : « ANARCHIIIIIIIIIIE… Ayayayayayaïllle, ça brûûûûûûûle… »… Mais la plupart du temps, notre ancien métalleux rejoint le deuxième groupe de personnes dans son monde manichéen : les gens normaux. Ces cons inintéressants qu’il méprisait tant avant, il en fait désormais partie mais avec toujours un pincement au cœur quand il entend quelqu’un vomir ou voit un djeun’s arborant un T-shirt prônant l'anarchie. « Ah… c’était le bon temps ! » se dit-il, avant de se replonger dans son boulot : surveillant de la friteuse chez McDo. Au moins, il est sûr de garder les cheveux gras…
Le métalleux sataniste
Le métalleux sataniste est en général un ado entre 12 et 18 ans. A la base, simple métalleux classique, il a trop pris au sérieux les clowns du black metal qui se maquillent et arborent toujours un air diabolique sur les photos. Etant naïf, voire même très con, il n'a pas assez d'esprit pour prendre du recul devant tout ça. C’est du premier degré total pour lui. Le métalleux sataniste se sent rejeté de tous, même de sa propre famille. Heureusement il a découvert son libérateur en la personne de Satan ! Et c'est donc pour l'invoquer, et s'échapper de cette vie de merde (il le répète souvent), qu'il se peinturlure le visage en noir et blanc, parfois du rouge pour imiter du sang, et écoute ses groupes favoris : Cradle Of Filth en tête, suivi de Dimmu Borgir ou Venom. Il ne considère pas tout ça comme de la musique mais comme une vraie religion. Ah ! Comme il aimerait pouvoir incendier l'église de son patelin ! Si seulement il n'avait pas acheté tous ces Cds et cette trousse à maquillage Yves Rocher en promo, il aurait pu se le payer son bidon d'essence !… Ou alors, a-t-il peur de la réaction de maman ? Ben oui, le sataniste a beau se revendiquer fort, né pour servir Satan, et par conséquent destiné à devenir l'élite, c'est toujours ses parents qui lui donnent à manger. Mais ça, il ne faut surtout pas lui en parler. Comment évolue-t-il avec le temps ? Comme le métalleux rebelle, le métalleux sataniste se rend compte qu'il n'aura pas son BAC en cassant les oreilles des gens et ira donc ranger son pot de peinture et ses crânes humains en os de plastique véritable. A regret. Il est toujours douloureux de devoir abandonner ses jouets et de devenir adulte. Deuxième possibilité : il s'est rendu compte de toute sa connerie, a honte et décide de se venger en exploitant ceux qui n’ont pas encore fait leur auto-critique. Grâce à un plan de carrière mûrement établi, il devient chanteur, prend un pseudo ridicule, comme Martine Mesrine, par exemple et pompe tout l'argent de poche des jeunes métalleux satanistes. Troisième possibilité : c'est un malade mental. Vous savez, ces satanistes surhumains qui égorgent des caniches, éjaculent sur des tombes et espèrent un jour qu'une belle vampire acceptera de planter ses crocs factices dans sa verge semi-molle. Et oui, à haute dose, le chichon, ça ravage les corps caverneux… Paradoxalement, avant de devenir un boulet métallique, il était peut-être un jeune apprécié ; peut-être même qu'il faisait le bonheur de ses parents en rangeant sa chambre… Alors pourquoi a-t-il choisi cette voie ? Comme tant d'autres sous-produits chiés par la société de consommation des pays trop riches : l'ennui. On les crée juste pour acheter. Il dira le contraire évidemment et expliquera que le métal est un état d'esprit et qu'il est différent des autres etc. Bien sûr, ils sont tous différents des autres ces gens-là, ils ont les mêmes fringues, les mêmes gueules, écoutent la même musique, mais ils sont tous différents… Pauvres gens.
Portrait réalisé à partir des textes de Vince et de Charlotte. Remix, ajouts et corrections : les Trasheurs.
LE FANSUBBER - Spoiler:
Au détour de pérégrinations sur la toile, il n’est pas rare de tomber sur une nouvelle espèce qui, telle la perche du Nil, se reproduit à grande vitesse pour le plaisir de consommateurs toujours plus nombreux. Son nom : le « fansubber ». Penchons-nous sur le cas peu glorieux de ce phénomène. Ayant entre 15 et 25 ans (diviser le chiffre par 5 pour avoir l’âge mental), le fansubber est avant tout un « fan » (donc un amateur) qui s’est lancé dans le projet ambitieux de sous-titrer (« sub ») les nombreuses séries animées diffusées au Japon. Les éditeurs français, manquant de moyens, ne pouvant pas sortir toutes les séries, ou pas assez rapidement pour le fansubber, ce dernier s’engouffre dans cette brèche et profite de la démocratisation du haut-débit pour distribuer ses œuvres (appelées « releases ») sur Internet. Qu’importe que l’entreprise soit totalement illégale, le fansubber n’en a rien à carrer. Ce qu’il veut avant tout, c’est qu’on flatte son ego en venant télécharger « sa » production. Mais où peut-on trouver ce Don Salluste des temps modernes ? Facile, il n’a qu’un seul lieu de vie, l’IRC. Protocole désuet, certes, mais qui lui permet une emprise totale sur son royaume. Son « channel » est en effet tout pour lui, il y règne en maître et peut se défouler comme bon lui semble pour pallier un complexe d’infériorité qui semble beaucoup lui peser. C’est aussi là qu’il a ses seuls (pseudo) amis. Quand on lit leurs discussions remplies de « lol » et autres « mdr », on pourrait croire que c’est en permanence la franche rigolade. Hélas ! On s’y fait plus chier qu’autre chose, chacun étalant l’affolante vacuité de sa vie. Mais pour le visiteur qui viendrait à s’aventurer sur les terres du fansubber, attention, zone protégée ! Le nouveau venu doit agir avec prudence et montrer patte blanche devant le maître (ou bien souvent les maîtres) des lieux. Et oui ! Bien que le fansubber sache pertinemment qu’on vient pour télécharger ses « releases », il n’est pas pour autant question qu’on vienne faire son « leecher » (comprendre : prendre sa vidéo et repartir sans piper mot). Non ! Il faut parler au fansubber, et avec courtoisie, sinon c’est direct la porte. Car le fansubber, en fier disciple de la Baronne de Rothschild, se fait le défenseur des bonnes manières.
Il est temps à présent de parler de ces fameuses vidéos produites par le fansubber. Il s’agit la plupart du temps d’animés sans aucun intérêt mais qu’il portera aux cieux puisque ça vient du Japon. En fait, pour ne pas se faire prendre de cours par les autres « teams », le fansubber saute sur tout ce qui est diffusé au Japon. De toute façon, ça n’ira jamais bien loin : le fansubber n’étant pas un stakhanoviste, après avoir sorti deux ou trois épisodes d’une série pour se faire mousser, il passera rapidement à une autre. Chez lui, tout n’est qu’apparence… comme pour les sous-titres de ses vidéos ! En effet, le fansubber a fait une recherche poussée sur les polices de caractères pour trouver la plus illisible possible, se croyant supérieur aux sous-titres professionnels en Arial si « communs » et si « laids ». Car le fansubber est un amateur d’art. Grâce à sa maîtrise de logiciels toujours plus perfectionnés, il fait maintenant des effets sur les sous-titres pour les rendre plus « vivants ». Pour nos yeux, ils sont surtout « illisibles ». Mais le fansubber s’en fout… Pour la traduction, le fansubber fait également des merveilles, car il est bilingue. Ou plutôt croit l’être. Car il ne parle pas japonais ! Il se contente le plus souvent de récupérer les vidéos sous-titrées par ses camarades américains qu’il essaye de traduire avec ses maigres bases d’anglais héritées du collège (le seul cycle qu’il ait terminé). Le résultat est bien entendu à mourir de rire… Mais gare à vous si vous venez le critiquer !
Cependant le fansubber se place désormais au-dessus de ces polémiques puériles : il vise désormais plus haut. Son travail mené avec tant de professionnalisme lui a tellement gonflé le melon qu’il veut devenir traducteur officiel pour des éditeurs français de dvd. Persuadé qu’il fait mieux qu’eux avec son niveau CP et ses effets typographiques qui rendent aveugle, il est prêt à leur donner des leçons. On pourrait légitimement penser que ce guignol se ferait refouler illico presto… Il n’en est rien ! Car certaines sociétés, prêtes à tout pour tailler dans les dépenses, n’hésitent plus à employer ces ados boutonneux à peine sortis du bac (quand ils l’ont eu) qu’on peut payer au lance-pierres. Une reconnaissance ultime pour le fansubber, qui va pouvoir faire la nique à ses petits copains qui continuent de traduire « pour la gloire ». On reconnaît bien là le côté gamin du fansubber. A l’école, il se vantait d’avoir les plus belles billes, et croyait faire mourir de jalousie ses petits camarades avec ses bigarreaux schtroumpf ou lune. Bien des années plus tard, c’est toujours un sacré boulet.
LE FAN DE FACEBOOK - Spoiler:
Question : qu’est-ce qui rapporte le plus sur le Net ? Le cul ? Non. Le spam ? Non ! Yesasia ? Non !! Rhhha ! Bande de nazes ! Vous êtes nuls, comme toujours ! Bon, on vous donne la réponse : c’est la solitude ! C’est une manne ce truc et elle n’est pas prête de se tarir. C’est extrêmement bien fichu car Internet la provoque, en isolant doucement, mais sûrement, la victime. Puis, une fois celle-ci prête à succomber dans la dépression, ce même Net lui offre la guérison, en lui proposant de se faire pleins d’amis, sans bouger, grâce à des sites. Absurde hein ? Le problème est la solution, et inversement. Ce sont les nouveaux schémas commerciaux. On fout volontairement, mais gratuitement, les gens dans la merde en jouant sur leurs besoins et autres envies, afin de venir leur vendre ensuite une bouée de sauvetage lestée. C’est un peu comme pour les endettés, pour les soulager de leurs multiples crédits, on leur propose… un autre crédit ! Facebook, et la mode des réseaux sociaux en général, proviennent d’une trop forte utilisation du Net et démontrent à quel point les Internautes en chient. Cela ne va pas les guérir, bien au contraire. Et de toute façon, ils ne le veulent pas.
Vu le succès, on connaît tous un fan de Facebook. Enfin, « connaître », c’est vite dit. On ne le connaît que virtuellement. Personne ne l’a jamais vu en vrai. Cet être mystérieux est seul, totalement seul, désespérément seul. On peut difficilement imaginer sa solitude. Par comparaison, Robinson Crusoé s’éclatait à côté de lui. Et le pire, c’est que sa solitude, il l’a voulu et l’entretient savamment. Ne lui proposez jamais de vous rencontrer « en vrai », de sortir ou autre, il refusera tout net ou se dégonflera une heure avant le rencard. Allez dehors ? Avoir des inconnus en face de soi ? Leur parler ? Les regarder dans les yeux ? Ça va pas non ?? C’est bien trop stressant pour lui. Il a toujours été comme ça. Les séries télé, les jeux vidéo et autres RPG l’ont formé tout jeune, dans une chambre puante aux rideaux toujours fermés. Il est passif, il regarde mais ne participe jamais. L’ennui voulu à perpétuité. Peine incompressible. A l’école, personne ne lui adressait la parole, ou juste pour se foutre de sa gueule. Il a bien essayé de se parler à lui-même mais il s’est trouvé bien trop chiant et s’est auto-banni tout seul...
Quand le Net a débarqué chez lui, la solitude lui pesait tellement qu’il a cherché à se soigner, mais toujours virtuellement. Chats, forums, mailing lists, chaînes, virus... Il a bien tenté de tenir un Skyblog, mais rédiger un texte cohérent, et surtout intéressant, c'est pas facile... Et puis surtout, c’est gonflant. Il a autre chose à faire. Quoi donc ? Rien, mais ce rien est toute sa vie, donc... Et puis Facebook est arrivé ! A l'origine, avant de devenir le refuge à no life que l’on sait, c’était un réseau communautaire pour étudiants. Les inscrits en fac y créaient un profil privé, en donnaient l'accès à leurs amis, eux aussi inscrits, et c'était tout. Le site ne servait qu'à garder un lien, pour que chacun sache ce que deviennent ses anciens camarades. Mais voilà, la vague deux-point-zéro-djeunz-trend est passée par là. Facebook s'est ouvert à tout le monde. Ce fut une révolution pour notre animal encagé. Enfin il peut véritablement faire croire qu’il a des amis et une vie sociale ! Il ne se sent plus pisser en remplissant le questionnaire d’ouverture de compte, forcément, c’est comme si on s’intéressait à lui. Mais un cruel dilemme le torture dès le début : doit-il choisir le réseau Japan ou bien le réseau France ? En cela, il imitera les otaku-bidochons déjà sur place en se prenant lui aussi pour un japonais. Alors, il est à la fac, université Enrico Macias, Langues Etrangères Appliquées section Japonais, Première année de Licence 2004-2005, L1 2005-2006, L1 2007-2008, Doctorat en resto U et cafet' 2004-20054789… Il s'intéresse au Japon, à la japanimation, aux « Japonnais », à la J-Pop©, à la J-Rock©, à l’AJ Auxerre... Lapalissade ? Euh, c’est le nouveau manga d’Ai Yazawa ?... Quelles sont ses opinions politiques ? Probablement socialiste, ou même communiste, vu qu'il est persuadé que la Gauche est un havre de paix et la promesse d'un avenir radieux pour les artistes et les littéraires dans son genre. Entendez par artiste : « adepte de la décalcomanie de manga », et littéraire : « J’ai toute la collection de Nana reliée cuir ! » Sa situation amoureuse ? « Euh… J’ai… quelqu’un, oui… Mais bon, euh… c’est trop privé pour en parler ! » Et puis surtout, il n’a aucune imagination, même pour mentir.
Une fois son profil dûment rempli, et son inscription validée, notre champion est prêt à arpenter le monde par procuration. Il commence par entrer toutes les adresses mails qu'il a accumulés grâce à ses cinq ans de mailing lists de fac, de conventions ou par son activité fort chronophage de fantôme de forums. De plus, sachant que ses connaissances sont aussi désespérées que lui, et que les zombies du Net changent de mail comme de chemise, croyant qu’ils changeront en même temps de vie et que cela leur apportera également de nouveaux amis, cela donne un nombre incalculable d’adresses différentes. Ça fait donc du boulot à taper, mais il n’a que ça à faire. Ce travail fastidieux accompli, il se retrouve avec 948763215 inconnus qu'il considérera comme son cercle d'amis, la plupart ne se souvenant pas de lui ou comme ce qu’il était, et est toujours : un sac à Végétaline dégoulinant adossé contre le radiateur du fond de la salle de cours. Ajouter des gens devient compulsif chez lui. Il tente de rattraper son retard d’ermite volontaire. Comme pour les mp3, divx et autres programmes crackés, il entasse les amis dans un coin de disque dur et ne s’en sert jamais. Ça le rassure. Il sait qu’ils sont là. C’est une présence et une béquille pour lui. Comme le skyblogueur, il laisse des commentaires sur leurs profils pour en recevoir en retour. Les habitués du SMS n'ont rien à leur envier question orthographe. Quand on créée un profil en trois clics, qu’on s’ajoute un « ami » en deux et que la recherche nous donne tout tout de suite, on écrit le plus rapidement possible. Pas de temps à perdre ! La seule chose dont se soucie un fan de Facebook, c'est la fausse apparence qu'il donne au monde entier. Il épluche également les photos de tous ses pseudo-amis dans l'espoir de s'y trouver dessus. Dans ce cas, il va se tagguer lui-même, c'est-à-dire qu'il reliera son profil à son visage sur la photo. Et hop, des visiteurs en plus, et cela permet à chacun de voir ce qu’il fait, ce qui lui donne l’impression d’être le centre d’attention des gens, ce dont notre fan désire ardemment en vrai. La contradiction est toute sa vie. Il veut qu’on le regarde mais sans qu’on ne le voie, parce que c’est gênant le regard des autres. En fait, son rêve est de devenir célèbre mais sur le Net, pas dans la réalité, ce qui montre qu’il est irrécupérable. Au milieu de tous ces ectoplasmes virtuels, il ajoute également des « célébrités », comme Chuck Norris, Jésus Christ, Marc Dutroux, Steevy Boulay, Nadine Morano etc. En bon enfant de la télé, c’est son côté star qui resurgit, et puis c’est toujours ça en plus et ça, c’est très important. Il faut savoir que les fans de Facebook adorent faire des concours entre eux pour savoir qui a le plus de contacts. C’était impossible sur MSN. Ils se rattrapent doublement ici. Des gens matures…
Mais même dans le monde virtuel, les désillusions dues à la nature humaine sont terribles et cinglantes. Un matin, vers midi, il constate que X, un « ami très cher », c’est-à-dire qui lui avait parlé plus de deux fois et qui lui avait même fait un compliment, l’a banni. Comme ça. Sans raison. Il ne s’y attendait pas. Il l’avait bien fait avec d’autres mais jamais on ne lui avait fait le coup. Tout son monde s’écroule. Comment peut-on être aussi cruel ? « Narutotoro était mon ami ! Sakuranma m’a trahi ! » Devant une telle déception, il s’enfonce un peu plus dans son autisme forcené, persuadé que tout le monde est con et ne le mérite pas. Là-dessus, il a bien raison ! Heureusement pour lui, cette vie factice, stérile et mensongère ne peut durer longtemps. En effet, à force de rester immobile, à respirer le même oxygène vicié et de vider des paquets de chips au porc de cochon, le cœur finit par lâcher, obligeant le fan à sortir enfin de chez lui. Les pieds devant. D’ailleurs, lorsque vous voyez un compte Facebook qui n’est plus updaté, c’est que son utilisateur est tout simplement mort devant son écran mais que son cadavre n’a pas encore été découvert. Ben oui, difficile pour les parents ou voisins de faire la différence entre l’odeur d’un geek qui ne sort jamais de sa chambre et celui d’un corps en putréfaction aussi… A son enterrement, il n’y aura personne.
Bon, nous pensons que vous avez compris. De nos jours, la solitude engendrée par le Net se soigne… avec le Net ! Oui, on sait, c’est consternant mais le monde en lui-même est consternant, vous avez déjà dû le remarquer. Mais il n'y aurait que ça, ce ne serait rien. La solitude, ça se règle facilement, en sortant de chez soi pour aller courir tout nu dans un champ de coquelicots par exemple. Encore faut-il en avoir la volonté et ça, c’est un autre problème. Mais il faut voir plus loin que l’aspect pathétique de la chose et là, on redevient sérieux. Les réseaux sociaux ne sont qu’une gigantesque machine à fliquer les gens, et qui s’y livrent de bon cœur. Il n’y a même plus besoin de RG de nos jours. Il n’y a qu’à se connecter sur un de ces sites et c’est bon. On tape le nom, le pseudo, le mail ou autres d’une personne que l’on connaît, ou pas, et on a toute sa vie sous les yeux, et librement accessible. Les recruteurs les bénissent depuis plus de quatre ans. Dès qu'ils reçoivent un CV, ils vérifient de suite sur Facebook l'autre facette du candidat. Vous allez nous dire qu’ils ne vont pas tout raconter quand même, mais si ! Et plus ce qu’ils font est secret, plus ils en causent et plus il y a de détails ! Ils ont tellement besoin de parler, de se sentir exister. Et le plus grave avec ces timelines, comme on appelle ça, c’est que les gens font eux-mêmes leur propre compte-rendu de leurs actes. C’est comme aller se dénoncer soi-même ! C’est incroyable. On en est à la première phase d’un contrôle de la société par le biais du Net. C’est peut-être ça Big Brother. Il n’y a là aucune parano de notre part, il suffit simplement d’ouvrir un peu les yeux. Tous ces gadgets et autres réseaux mettent au panier la notion de vie privée et de confidentialité. Tout est globalisé, même les gens. Surtout les gens. On referme une bulle sur eux. On les ratatine en une gigantesque communauté pour mieux les surveiller. C’est là qu’on s’aperçoit que les méthodes des nazis sont toujours à la mode. Ce genre de chose s’appelait au temps du 3e Reich le Gleichschaltung. Le plus terrible, c’est que tout cela ne se fait pas dans le secret, mais en totale transparence. Les complots, c'était bon pour les X Files. Ici, les gens savent très bien qu’on les espionne. Coup de fil cellulaire, mail, achat par CB, compte en banque, pamphlet sur un blog, opinions sur des forums, tout est enregistré et peut servir ensuite. Ils le savent, mais sont fatalistes. C’est comme ça, on y peut rien. Et puis, ils adorent tous ces bidules. Ils ne peuvent désormais plus s’en passer. Essayez de leur retirer leurs portables par exemple et vous allez voir ! Alors, plutôt que d’en être privé, ils acceptent le revers de la médaille. Tout cela confirme l’analyse finale du film Zeitgeist, qui va encore plus loin en évoquant de futures puces implantées dans le corps de chaque être humain avec cet effrayant commentaire :
- Ces éléments totalitaires ne seront jamais imposés de force au peuple, mais le peuple les réclamera. Effrayant car vrai. Si des puces de ce genre, griffées Apple ou Google, sortaient, il y aurait des ruptures de stock dès le premier jour !
Source : http://jpoptrash.nihon-fr.com/portraits/portraits.htm ______________________________________ |
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